Pandémie et Eloge de la dépendance

Publié le par Alain Renaud

 

Ce qui est tout à fait extraordinaire aujourd'hui, c'est la capacité des Hommes à brûler ce qu'ils adoraient en l'espace de quelques semaines. 

« Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis » disait Pascal Praud à Eric Zemmour dans le cadre de l'émission " Face à l'info" de CNews en faisant référence à la dernière déclaration d'Emmanuel Macron sur la nécessité désormais de penser autrement et de bâtir une souveraineté française et européenne, à commencer par celle des masques de protection.

Bien sûr, vérité d’hier, erreur de demain !

Ou, mieux encore, erreur d’hier, vérité d’aujourd’hui ! 

C’est ainsi que les pétainistes de juillet 1940 sont devenus gaullistes en août 1944, que les généraux de l’Empire tout comme Talleyrand ou Fouché ont su, lorsque celui qui était fort est devenu faible, changer leurs fusils d’épaules et jeter leur fidélité à la poubelle tout comme les opposants les plus déterminés d’Emmanuel Macron aller dans un élan émouvant à la soupe pour quémander quelques maroquins ministériels au vainqueur par défaut des élections présidentielles.

Voilà que l’on réalise soudain qu’à l’exception de cette époque considérée désormais comme faisant partie de la préhistoire aux yeux des « post-modernes » où la France avait reconquis  par l’effort et la volonté d’un véritable grand homme sa liberté d’action, elle a bâti de toute pièce et au fil des années, non pas un début de Confédération de nations libres avec l’aval des peuples par référendum dans tous les pays comme le souhaitait ardemment Charles de Gaulle en 1953, mais une utopie de l’interdépendance réciproque avec abandon des souverainetés nationales et soumission au seul pouvoir des non-élus, les juges et les fonctionnaires de l’UE, le tout sous tutelle militaire et culturelle des États-Unis et sous domination économique de la Chine devenue le fournisseur exclusif de la France et de l’Europe.

Des Etats-Unis, bien décidés à maintenir leur hégémonie d’après-guerre par le biais de l’UE et de l’OTAN dont le but réel est de ne jamais permettre à l’Europe de devenir une puissance  politique concurrente en se rassemblant de l’Atlantique à l’Oural ( et encore moins au-delà ! ) et de la Chine qui progressivement a supplanté l’hégémonie des multinationales américaines sur le continent européen par l’exclusivité quasi-totale de la production de tous les produits nécessaires à la vie, jusqu’aux détecteurs de tests médicaux et aux combinaisons et masques respiratoires en période de pandémie.

Tous ceux qui jusqu’à aujourd’hui pouvaient protester contre cette soumission et cette privation de liberté étaient inaudibles et taxés au mieux de « nostalgiques » au pire de « populistes » sinon de « fascistes ».

L’éloge de la dépendance aura bientôt du mal à conserver ses adeptes et ce d’autant plus que du plus haut sommet de l’État ce qui était vérité inébranlable il y à peine quelques mois est déjà devenu exactement son contraire.

Mais il est vrai que notre Président bien aimé nous a enfin appris, et nous le savons désormais tous, que notre monde est constitué « en même temps » du vrai et du faux.

Faire brusquement l’éloge de l’indépendance lorsque l’on n’a pas cessé de faire celle de l’interdépendance, n’est-ce pas juste le propre de ceux qui ne sont pas des imbéciles ?

Juste des cerveaux si subtils qu’ils en ont perdu le bon sens commun de par leur absence de de volonté, de courage et leur démagogie.

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